Nombre de pages : 1015.
Prix : 9.90 euros.
Résumé : (quatrième de couverture)
« Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l'Allemagne nazie ce que Philip Marlowe est à la Californie de la fin des années 30 : un homme solitaire, témoin de son époque. Des rue de Berlin
« nettoyées
» pour offrir une imagine idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques à celles de Vienne la corrompue, Bernie enquête au milieu d'actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. La différence avec un film noir d'Hollywood, c'est que les principaux protagonistes s'appellent Heydrich, Himmler et Goering...
»
Mon avis :
Je me suis rendue à
Berlin, à Munich, à Pullach et Salzbourg, étalé sur une année et
demie. J’ai arpenté les mêmes rues, habité parfois le même
quartier. Herr Bernie Gunther a enquêté sur les sols que j’ai
foulés. J’ai eu un nouveau condensé, étalé sur 1015 pages. Il a
décrit des traits typiquement allemands, autrichiens, américains ou
russes. J’ai souri pour certains en les lisant sur mes voisins. Il
a mêlé l’historique au policier avec des touches de réflexions
modernes.
Bernie Gunther, de
son vrai nom Bernhard, est allemand, ex-commissaire de la police
berlinoise reconverti en détective privé. Il est anti-nazis signant de nouveau pour la Kripo en serrant peu de temps après des mains aussi russes qu'américaines. Il travaille pour son compte, sa ration et son argent. Il lutte pour évoluer dans une époque où tout change très vite. Les trois tomes de la
trilogie berlinoise s’articulent autour du IIIe Reich. L’Eté
de cristal, Berlin en 1936, La Pâle Figure, Berlin et
Munich en 1938, Un requiem allemand, Berlin et Vienne en 1947.
On y croise des Reichsführer SS, directeur de la Gestapo et de la
Kripo, ministre du Reich à l’éducation du peuple et à la
propagande aussi bien que des médecins, des membres du MVD ou des prostituées. On nous
rappelle l’histoire, dessine le contexte, les pertes, les occupants
et les ruines. On saupoudre l’ensemble d’humour cynique et de
franc-parler et nous avons une trilogie sombre, drôle et addictive.
Ils m’ont suivi
sur trois mois, un livre pour chaque. Ils m’ont suivi dans mes
découvertes ou visites allemandes, ils m’ont accompagné et ont
résonné avec mon quotidien. Je ne griffonne jamais dans mes livres,
je ne corne pas mes pages, pourtant, à la fin du livre, je n’ai
pas pu m’empêcher de me lever, attraper un crayon de papier et
tracer un trait dans la marge autour de ces mots :
Lorsque l’on me demande avec une insistance teintée d’incompréhension « Mais pourquoi est-ce que tu as choisi de partir en Allemagne ? L’Allemagne ! », j’en viens parfois à me demander ce qu’ils me posent vraiment.
« En réalité, une question papillotait dans leurs yeux : comment avez-vous pu laisser faire ça ? Comment avez-vous pu tolérer de telles horreurs ? Sans doute, pendant plusieurs générations, quand ils croiseront notre regard, les citoyens d’autres nations nous poseront-ils la même question muette. »
Lorsque l’on me demande avec une insistance teintée d’incompréhension « Mais pourquoi est-ce que tu as choisi de partir en Allemagne ? L’Allemagne ! », j’en viens parfois à me demander ce qu’ils me posent vraiment.
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