21 mars 2018

Coup de ♡ - Mudwoman


Mudwoman est un roman écrit par l’américaine Joyce Carol Oates. Il a paru en 2013 aux éditions Philippe Rey. Il a reçu le prix du meilleur roman étranger en 2013 ainsi que le prix du meilleur roman des lecteurs points en 2015.
Nombre de pages (au format poche) : 565
Prix : 8.30 euros.

Résumé :

« Abandonnée par sa mère dans les marais des Adirondacks, Mudgirl est miraculeusement sauvée puis adoptée par un couple résolu à lui faire oublier son horrible histoire. Devenue Meredith Neukirchen, première femme présidente d’université, Mudwoman, brillante et irréprochable, se dévoue toute à sa carrière. Un voyage sur les lieux de sa naissance va faire resurgir les fantômes du passé... »




Mon avis :

      Jedina, Mudgirl, Jewell, Merry, Meredith Ruth, Mudwoman, M.R.. Il y a une multitude de noms pour une femme. Il y a une multitude de possibilités, d’embranchements pour une vie. Mudwoman vagabonde d’identité en identité en quête de reconnaissance et d’amour. Mudwoman échange et mélange les noms des disparus, les incarne et se fond. Elle est la femme sans registre, sans âge, sans nom. Elle est fille de Marit, des Skedd, des Neukirchen, du Roi des Corbeaux. Elle est faite de silence et d’oubli, de mort désirée et de vie tracée. Elle est faite de boue et d’épines du fond de la gorge.


« Paradoxe : Comment savons-nous ce que nous n’avons pas vu, faute de langage pour le nommer, et que nous ne pouvons donc pas savoir ne pas avoir vu. »


      Mudwoman c’est la vie somnambulique, c’est le réveil de lendemain de cauchemar. C’est la main posée sur la tempe, la veine qui bat le front et les sueurs qui perlent. C’est les yeux qui clignent et s’agitent, c’est les courbatures des jambes longtemps tendues aux bleus inconnus. Mudwoman, c’est le réveil de lendemain cauchemardesque lorsque la tête pond ses doutes et peine à définir la lisière du réel

      Mudwoman c’est Joyce Carol Oates. C’est la parole des oubliés, des combattants fatigués, des âmes écorchées, des femmes malmenées. C’est les bleus maquillés, les drames à camoufler, la routine qui se met à tanguer. C’est l’acidité des nausées, des vies ravagées. Joyce Carol Oates c’est le cri aigu des minorités qui cingle l’établi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire