26 janvier 2018

Coup de ♡ - Kinderzimmer

Kinderzimmer est un roman français, écrit par Valentine Goby le 17 Août 2013 chez les éditions Actes Sud. Il a reçu le prix des Libraires 2014.
Nombre de pages : 224.



Résumé :
           «En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille détenues. Dans les baraquements, chaque femme doit trouver l'énergie de survivre, au plus profond d'elle-même, puiser quotidiennement la force d'imaginer demain. Quand elle arrive là, Mila a vingt ans. Elle est enceinte mais elle ne sait pas si ça compte, si elle porte une vie ou sa propre condamnation à mort. Sur ce lieu de destruction, comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Ce roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l'Histoire n'a pas encore eu lieu, rend compte du poids de l'ignorance dans nos trajectoires individuelles. »

Mon avis : 

          Je suis arrivée à l'épilogye sans m'en rendre compte. Mes yeux commençaient à piquer et s'embuer. Allez, encore un dernier chapitre. Epilogue. Quoi ?

          Valentine Goby allait passer dans ma librairie. Je n'avais jamais fait dédicacer de livre. Je l'ai acheté dans ce but et parce que le thème me plaisait. J'aime les romans et témoignages historiques. J'en ai lu un certain nombre mais rien sur Ravensbrück. Rien sur la Kinderzimmer. Je suis revenue le week-end suivant. J'ai vu cette dame, sans avoir pu le lire et j'ai finalement rebroussé chemin. J'avais l'impression d'être un imposteur, un livre dans les mains à faire signer, sans un mot à partager. Si j'avais su... Si j'avais su à quel point ce livre me chamboulerait, j'aurais demandé : « comment ? ». Comment ne pas plier sous le poids des confidences ? Comment rester droit et impassible à l'écoute des témoignages qui serviront à nourrir ce livre ? Comment restranscrire sans froisser, dénaturer les évènements et les émotions ? Comment écrire sur l'ignorance maintenant que nous avons toutes ces dates dans nos manuels ? Comment faire vivre à valeur égale un lilas, une toile d'araignée et un lac ?

« Mila pense : ce qu'ils feront de nous, je le sais. Nous mourrons toutes ici, je mourrai, si ce n'est par le travail c'est par la faim, ou la soif, ou la maladie, ou l'empoisonnement, ou la sélection, ou la balle dans la nuque, ou par l'enfant que je porte, et si rien de tout ça, morte quand même, dans l'extermination finale. Ravensbrück c'est la mort certaine, pas immédiate, pas celle des chambres à gaz que des prisonnières non juives droit venues d'Auschwitz ont raconté avec effroi. Car qui a vu ce que nous voyons parlera. Dira ce qu'il a vu. Ses yeux cracheront les images, sa bouche, son corps, tout en nous vomira ce qu'ils ont fait et ce que nous ne pouvons pas imaginer encore, et c'est pourquoi nous sommes déjà mortes, quelle que soit la fin de l'Histoire, mortes pour nous taire. »

     Kinderzimmer n'est pas uniquement un roman sur la place des enfants, des mamans et du personnel soignant dans un camp. Ce sujet n'arrive qu'à la seconde partie du livre. C'est un livre sur l'humain. Sur l'ignorance humaine, la lutte du savoir, de la mémoire, de la transmission, de la vie. Pour que l'espoir vive en chaque être, malgré les pertes. Petit ou grand. J'ai eu du mal au début. J'ai eu mal à la fin. La plume de Valentine Goby m'a d'abord dérangée. Il faut s'y reprendre à plusieurs fois, imaginer les guillemets, les mots manquants. A la fin j'ai eu mal parce que je suis rentrée complètement dedans. J'ai fait attentions aux odeurs qui m'entouraient et les matières qui grippaient aux doigts. J'ai oublié les mots allemands incompris et les phrases décousues. Je n'avais pas toutes les réponses et cela ne me rapprochait que davantage de Mila.

          Je remercie la blogueuse "L'oeil de M" d'avoir partagé cette lecture commune à mes côtés. Je vous partage ainsi son avis détaillé : Kinderzimmer

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